Cela faisait dix ans que je n’avais rien remisé dans le tiroir des textes abandonnés. À l’époque, c’était mon deuxième roman qui en avait fait les frais : il souffrait d’erreurs de jeunesse difficilement rattrapables (à commencer par une protagoniste sans aucun moyen d’action).

Je pensais avoir appris depuis, gagné en maturité d’écriture. Assez pour que ça n’arrive plus ! Parce que renoncer à un texte après des mois de travail, ça ne fait jamais plaisir.

C’est probablement cette croyance qui m’a empêchée d’admettre que Entre flammes et eau, mon projet du moment, n’était pas sauvable en l’état. Cette semaine, j’ai cependant réussi à mettre des mots sur mes ressentis : je n’éprouvais plus de plaisir à travailler sur ce roman, alors pourquoi me forcer à le corriger jusqu’au bout ?

Bien sûr, il y a des choses que j’aime dans ce roman (je ne l’aurais pas écrit sinon). J’adore mes personnages secondaires et leurs interactions, à commencer par mon chat dandy et mon phénix hyperémotif. Certains des thèmes abordés me tiennent également à cœur, vraiment !

Ma protagoniste principale était cependant mal choisie : pas assez centrale à l’intrigue, avec trop peu de choix moraux intéressants. La tension narrative s’en ressentait, c’était looong… Et difficilement rattrapable, à moins de tout réécrire. Sauf qu’en plus, l’univers que j’avais construit était trop proche du nôtre : je me retrouvais coincée par des règles tacites difficilement contournables. Et quitte à changer la protagoniste principale et l’univers, autant tout changer.

Bref, le texte ira au tiroir.

Il m’a fallu du temps pour l’admettre, mais cette décision m’a apaisée et redonné envie d’écrire. Tant pis pour les sept mois passés sur ce roman, ils ne sont de toute façon pas perdus : mon chat et mon phénix trouveront sûrement leur place dans un projet futur…

En attendant, place au nouveau premier jet qui me titille depuis plusieurs jours !